RÉSERVE D'ARJUZANX : UN VRAI DÉBAT PUBLIC S'IMPOSE
- La Nouvelle Morcenx
- 16 oct. 2024
- 3 min de lecture

Un complexe de 80 écolodges sur les rives du lac d’Arjuzanx confié à un groupe d’investissement spécialisé dans le bétonnage, un restaurant financé à 100% par des fonds publics confié à une holding, un projet de centrale photovoltaïque sur plusieurs hectares piloté par un opérateur privé, et maintenant une résidence de vacances pour les aidants pour un budget prévisionnel de 20 à 30 millions d’investissement public… installée sur les parcelles de la réserve… Toutes ces réalisations sont portées par le Syndicat mixte d’aménagement touristique du site d’Arjuzanx présidé par le Maire de Morcenx-la-nouvelle, vice-président du Département.
On peut s’interroger sur la stratégie de développement globale du site d’Arjuzanx qui se voulait un site naturel remarquable depuis la fin de l’exploitation de la mine et dont la singularité résidait jusqu’à présent dans l’état sauvage des plans d’eau d’ailleurs labellisés récemment par l’Etat.
La réserve naturelle nationale qui est désormais le point névralgique du territoire ne devra-t-elle pas s’effacer face au développement sans réelle limite d’infrastructures commerciales voulues par les élus ?
La révision du PLUiH entamée à peine celui-ci validé par l’Etat témoigne d’une volonté de revoir la copie pour autoriser de nouvelles réalisations qui n’étaient pas annoncées il y a quelques mois encore, lorsque le dossier de validation scientifique de la réserve nationale naturelle était sur le bureau du ministre.
Comme si cela ne suffisait pas, après avoir détruit la mémoire de Morcenx en rasant les maisons rondes, la piscine et le parc Saint-jours, la municipalité s’apprête à faire la même chose au lac d’Arjuzanx, et à son biotope si difficilement préservé, pour y inclure ces verrues que sont les écolodges et la résidence de répit et de vacances partagés aidés/aidants dans le paysage landais.
A quel moment cette stratégie globale d’aménagement du territoire a-t-elle été présentée et validée par la population locale ? Veut-on un tourisme de masse à Arjuzanx ou la préservation d’un site exceptionnel qui compte encore à ce jour plus de grues l’hiver que d’estivants l’été sur la plage ?
A quel moment, a-t-il été décidé de l’utilité publique de cette résidence de répit aidés/aidants et de son implantation à Arjuzanx, quand on sait que les Français vont devoir subir des déremboursements sur leurs frais de santé alors qu’il n’y a plus d’argent pour financer la Sécurité Sociale mais qu’il est annoncé dans le dossier de presse que l’Agence Régionale de Santé (ARS) va débourser 1,5 million d’euros par an sur les 5 millions que va coûter le fonctionnement annuel de ce complexe ? Sont-ils vraiment sérieux ces élus ou s’imaginent-ils que les landais vont encore devoir racler le fond de leurs poches pour financer leurs délires financés avec l’argent des autres ?
En fait, les décisions sont prises par 6 élus (dont 3 de Morcenx) réunis autour d’une table (exemple le Comité syndical réunit en date du 4 septembre 2024) aidés dans leur prise de décision par un seul et même cabinet d’études, émanation directe du Département et dont l’avis est richement rétribué.
L’avenir de la réserve d’Arjuzanx mérite mieux que la politique de l’entre-soi pratiquée actuellement par nos élus.
La Nouvelle Morcenx s’engage à proposer un vaste débat public sur l’avenir du site d’Arjuzanx avant de poursuivre ces projets d’aménagement et vous invite à vous manifester lors de l’enquête publique qui aura lieu lors de la révision du PLUIH, dont le but n’est autre que de modifier les zonages pour faire accepter ces projets démagogiques, sans tenir compte du contexte national d’endettement maximal et de la pression fiscale qu’il induit.




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