LES SERRES DE MORÉ SONT PLANTÉES !
- La Nouvelle Morcenx
- 22 sept.
- 3 min de lecture

Vous croyez que la municipalité morcenaise a enfin trouvé un maraîcher pour cultiver la friche de 5 hectares qu’elle a générée au domaine de Moré?
Que néni !
Ce qui est planté c’est bel et bien le projet de serres bio, censé être accompagné par Etal 40, pour nourrir les élèves morcenais fréquentant la cantine municipale du Moré à compter de la rentrée scolaire de septembre 2025.
LNM vous livre ici les données récoltées sur le délicat sujet des serres de Moré.
Mais c’est quoi Etal 40, vous connaissez ?
C’est un dispositif créé en 2019 par le département des Landes pour accompagner de nouveaux exploitants afin de produire localement essentiellement des légumes bio. Pour cela, tout est fourni gratuitement pour l’exploitant potentiel : le terrain, les serres, le matériel, l’eau et l’électricité. Bien sûr tout est à la charge du contribuable.
Que se passe-t-il à Morcenx-la-Nouvelle ?
Très précisément rien. Après maintes modifications du projet de serres du Moré, qui a vu le défrichement de 5 hectares de pins l’année dernière, il n’y a personne à l’horizon pour planter quoi que soit. De ce fait, la mairie en est rendue à passer des petites annonces (et non un marché public, voire un appel d’offres du département 40) pour recruter un ou deux maraîchers, ayant chacun 1,5 hectare à cultiver.
Pourquoi cette situation ?
Le non-sens de l’histoire tient au fait qu’il ne suffit pas d’apporter le foncier pour que la terre soit bonne ! Chacun sait qu’une terre où des pins ont été plantés est impropre à la culture maraîchère, car la nature du sol présente un PH très faible qui en fait une terre très pauvre en nutriments, dite « terre de bruyère ».
Mais alors que faire ???
Tout le monde connaît la crise que subissent actuellement les agriculteurs.
« Le labourage et pâturage qui étaient hier les deux mamelles de la France » sont passés dans les fourches caudines de l’Union européenne. C’est ainsi que l’agriculture française est aujourd’hui sous perfusion de la politique agricole commune (PAC). Alors, pour nourrir son homme, il convient d’avoir d’immenses hectares de terres avec de grandes exploitations agricoles. Or, à Morcenx, les terres de Moré sont pauvres, et d’une surface très petite, nécessitant beaucoup d’apports en terme d’engrais et de terreaux, mais aussi en terme d’arrosage. Donc, on est en droit se poser la question de la réelle existence d’un maraîchage bio dans ces conditions ?
Quant à l’objectif qui était affiché de nourrir dès septembre 2025 les élèves mangeant à la cantine du Moré, force est de constater que les carottes sont cuites ! Il faudrait vraiment être ignorant du milieu agricole pour croire que ce projet est viable.
Pourquoi à Morcenx cela ne marche pas ?
Les revirements incessants de la municipalité sur ce projet de serres, qui devait initialement être réalisé en régie, ont porté atteinte aux objectifs fixés d’être prêts pour la rentrée scolaire 2025. Le maraîchage en outre s’adresse à des gens expérimentés, et pas à des novices sans formation initiale, ni sans expérience professionnelle, et ce même avec l’accompagnement d’ETAL40. Enfin, il faut reconnaître que c’est un métier qui ne nourrit plus l’exploitant.
Quelles sont nos conclusions ?
Quand l’idéologie du « bio à tous crins » conduit une municipalité à se heurter à la dure réalité du terrain, cela veut dire que l’on ne peut pas reproduire partout une expérimentation qui a été menée à Magescq ou à Mimizan, car le contexte n’est pas le même, les moyens non plus, et la terre n’en parlons pas!
En mode de conclusion, les expériences des autres ne sont visiblement pas transposables partout, et pour l’instant à Morcenx c’est raté !




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