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POUR LA CRÉATION (ENFIN) D'UNE MAISON DE SANTÉ

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Le Président de l’association La Nouvelle Morcenx (LNM), Fabrice Lachenmaier, s’est plié à nouveau à l’exercice de l’interview pour évoquer avec nous ses préoccupations du moment concernant le Pays morcenais, et plus particulièrement son souhait d’inscrire le développement d’une nouvelle structure médicale dans la pérennité.


Quel constat faites-vous aujourd’hui de la situation médicale et de santé en Pays morcenais ?


Vous savez en France, en 2022, l’espérance de vie à la naissance est de 85,2 ans pour les femmes, et de 79,4 ans pour les hommes, et la mortalité avant 65 ans est considérée comme prématurée. Malheureusement, force est de constater que beaucoup décèdent avant même d’atteindre l’âge de la retraite. De ce que je sais, le Pays morcenais ce sont 6 communes étendues sur 518,1 km2 avec 18 habitants au Km2. En 2019, il y avait 9.365 habitants et  9.654 en 2025. Ce territoire peine donc à gagner des habitants.

Par contre, ce qui est notable, c’est son indice de vieillissement avec 161 personnes de 65 ans et plus pour 100 jeunes de moins de 20 ans. Donc pour faire simple, il y a plus d’anciens que de jeunes gens, et c’est inquiétant.


En quoi l’accroissement d’une population plus âgée est-il inquiétant ?


C’est inquiétant à différents titres, mais c’est surtout en raison de l’inversion de la courbe démographique. Pour 9.365 habitants en 2019, il y a 4.324 ménages, dont 1.502 couples sans enfant, 901 couples avec enfants, et 1.506 personnes seules. On voit donc qu’il y a autant de couples sans enfant que de personnes seules. Cette situation concourt au développement de la misère sociale qui se caractérise par l’isolement social, lequel conduit à la perte d’autonomie des personnes avec l’augmentation de l’âge. En effet, sans aucune interaction familiale, professionnelle, de voisinage ou associative, ce nouveau risque social est devenu un enjeu de santé publique et de cohésion sociale.


Comment pouvez-vous affirmer que l’isolement social concourt à la dégradation globale de la santé ?


Les statiques de 2023 de l’Agence Régionale de Santé (ARS) sont imparables en la matière. Le territoire du pays morcenais totalise en 2020, 2.371 personnes touchées par une Affection de Longue Durée (ALD), plus 271 qui sont entrées dans le dispositif ALD dans l’année 2020, soit 2.642 personnes en ALD. Quand près d’un tiers de la population est malade sur un territoire, il y a de quoi se poser des questions en terme d’accès aux soins.


Pouvez-vous préciser votre pensée ?   


Ce chiffre de 2.642 personnes en ALD n’ira pas en baissant. Il convient donc de développer une offre globale de soins par la création d’une maison de santé pluridisciplinaire pour le territoire de la communauté de communes.


Je constate que l’offre de soins libérale qui faisait état de 31,8 médecins généralistes en 2012, n’en a plus que 16 en 2022. Pour les infirmiers, la situation est quasi égale avec 18,1 en 2012, et 20 en 2022. Concernant les masseurs-kinésithérapeutes, ils étaient 20,7 en 2012, et ne sont plus que 15 en 2022. Les chirurgiens-dentistes étaient 4,2 en 2012 et sont 5 en 2022. Les orthophonistes se maintiennent à 1 sur 10 ans, et on compte désormais 1 les sages-femmes en 2022 alors qu’il n’en n’existait pas en 2012.


Il n’y a aucun ophtalmologiste, gynécologue, cardiologue, psychiatre, dermatologue ou pédiatre sur le secteur du Pays morcenais.


Ceux qui ne peuvent pas se rendre auprès des hôpitaux de Mont de Marsan, Dax, ou Bordeaux, renoncent aux soins, lesquels peuvent être coûteux quand on n’a pas de mutuelle, et que l’on perçoit une petite retraite. C’est là que la précarité s’installe avec pour corollaire la perte d’autonomie.

L’ARS indique que les déterminants de la santé sont associés à quatre champs : les caractéristiques individuelles, les milieux de vie, les systèmes administrés par l’Etat (système éducatif, de santé, aménagement du territoire) et le contexte global (politique, économique, et social). Il est donc important de prendre en compte ce caractère multidimensionnel de la santé des individus pour y répondre correctement.


Mais connaissez-vous ces déterminants de santé ?


Oui bien sûr : il y a la mobilité et les déplacements. En pays morcenais il faut instaurer un moyen de déplacement à la demande. Il y a l’activité physique avec beaucoup de licenciés dans des clubs associatifs, mais aucune structure adaptée pour les personnes en ALD par exemple. Or, à LNM, nous proposons avec notre colistier Gilles Gauthier la création d’une structure qui ira dans ce sens. Et enfin, il y a l’environnement. Globalement le cadre de vie est plutôt préservé en pays morcenais, mais quand on circule on voit quand même que beaucoup de personnes sont physiquement isolées.


Et les jeunes ne sont-ils pas concernés par cette nouvelle offre de soins ?


Si bien sûr, ils en seront les bénéficiaires, comme tout un chacun d’ailleurs. Cependant, les enfants et les jeunes sont globalement en bonne santé, et se perçoivent comme tel.

Pour l’ARS, les comportements qui s’installent, ainsi que les environnements physiques et sociaux dans lesquels ils se développent, conditionnent leur avenir en matière de santé. Les choix liés à leur vie professionnelle, l’entrée dans la vie active, les problématiques liées aux ressources financières, sont autant d’éléments qui peuvent être complexes à gérer pour les jeunes adultes, et qui sont parfois pour eux prioritaires aux enjeux de santé et de promotion de la santé.


Quelles conclusions tirez-vous de cette situation ?


Des médecins vont partir en retraite à Morcenx sans que leur remplacement ne soit prévu. C’est une situation que les populations n’acceptent plus. Il nous faut un accès aux soins plus diversifié de proximité avec un centre d’imagerie digne de ce nom car si le pays morcenais se trouve au centre du département des Landes, je ne dirais pas qu’ils se trouve dans la diagonale du vide, mais presque ! Je militerais donc pour inscrire prioritairement la création d’une maison de santé pluridisciplinaire parmi les objectifs incontournables et non négociables proposés par LNM pour les élections municipales de 2026, car ce projet est d’intérêt général pour toute la communauté morcenaise, et au-delà pour toutes les communes qui composent le pays morcenais. Bien sûr, tout se fera en lien avec celles-ci, leurs élus dans un cadre naturellement officiel, et le co-pilotage de l’ARS.


Pour valider l’existence de ce projet, pensez à voter en mars 2026 pour notre liste. Je rappelle que le Maire actuel avait proposé dans sa profession de foi en 2020 la création d’une maison de santé pluridisciplinaire, promesse non tenue.

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