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N°27 : LES RÉFUGIERS D'HEGENHEIM A MORCENX


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Même si leur présence à Morcenx aura été bref (environ une année), les réfugiés alsaciens d’Hegenheim sont toujours dans la mémoire collective et l’on entretient avec leur commune d’origine des liens dits de « jumelage ». Des allées à Morcenx portent le nom du village mais surtout un panonceau a été placé sur la mairie indiquant les kilomètres à parcourir pour le rejoindre.

Accueillir un contingent de 350 personnes environ (dont 253 d’Hegenheim) n’était pas une mince affaire. Il aura fallu la solidarité de nombreuses familles morcenaises pour mettre à l’abri ces réfugiés, obligés de quitter leur terre et leur maison en septembre 1939. Le 6 septembre, le premier train d’habitants haut-rhinois à destination des communes d'accueil du Tursan dans le sud des Landes, s'immobilise en gare d'Aire-sur-l'Adour. Le surlendemain, les autorités enregistrent 6.800 arrivants supplémentaires en gare de Morcenx et de Labouheyre et 8.500 pour la seule journée du 8 septembre. Certains villages voient ainsi leur population augmenter d’un tiers. Les Landes deviennent une terre d’asile.

Léon Brouste et son conseil municipal ont organisé cette arrivée massive d’exilés en leur proposant des logements aménagés quelques mois auparavant pour recevoir les réfugiés espagnols emmenés en août 1937 par la police française. En juillet, un flot de déplacés arrive à Bordeaux en provenance notamment de Santander : « sitôt la visite médicale, la vaccination et la répartition des réfugiés en groupes, tous les passagers ont été conduits à la gare où des trains spéciaux ont été formés », l’un d’eux en direction de Morcenx.

Pour les Alsaciens, on installa une école confessionnelle dans des baraquements en bois route de Moré. Dans un article Gérard Poudens écrit : « Ils faisaient partie de ces 50.000 Haut-Rhinois qui, le 1er septembre 39 furent invités par les autorités françaises à quitter leurs maisons et leurs villages, en emportant le strict minimum et cinq jours de vivres pour fuir les zones possible de combat. Un départ vers l’inconnu qui s’effectua dans la tristesse et le déchirement que l’on devine ».

Ce plan d’évacuation des populations civiles a en effet été appliqué pour laisser le champ libre aux mouvements des troupes. L’état-major souhaitait dans un premier temps envoyer les réfugiés en Savoie mais c’est finalement le sud-Ouest sous-peuplé qui a été retenu. L’évacuation concerne des Alsaciens mais aussi des Lorrains, Francs-Comtois, Nordistes et Ardennais. Dans le Haut-Rhin, 79 communes sont concernées, les populations évacuées vers le Gers, la Haute-Garonne et les Landes.

Le 17 mai 1980, les deux villes décident de se jumeler sous l’impulsion d’Henri Scognamiglio et Raymond Gesser (maire d’Hégenheim). Depuis les échanges se multiplient jusqu’en mai 2024 où 120 morcenais ont participé durant 4 jours en Alsace à des festivités qualifiées de « magistrales ».

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