MICROCRECHE (partie 1) : "DES MÉTHODES INADMISSIBLES" TÉMOIGNE FRANÇOISE IMPEDOVO

Nous avons déjà évoqué à plusieurs reprises sur cette page le coût de la microcrèche et avons marqué notre étonnement quant aux décisions prises relatives à sa construction puis au choix de son mode de gestion. En effet, si le calendrier de construction d’un tel bâtiment nous semble discutable eu égard aux priorités d’investissement qu’il conviendrait de mener pour améliorer le cadre de vie des habitants et sachant par ailleurs que des projets similaires existent déjà… Nous comprenons désormais les motivations des décisions prises par élus et elles sont loin d’être sans arrières pensées…

Ainsi donc dans quelques jours devrait ouvrir la microcrèche Les Lagunes. Quel étrange nom retenu pour cette structure qui s’installe sur le terrain de l’ancienne piscine de Morcenx… Le clin d’oeil est osé, et surtout malvenu. Quel manque d’inspiration. Que l’on sache, les bébés ne vont pas patauger toute la journée dans l’eau, même si pendant les travaux il a fallu traiter les remontées capillaires qui ont prématurément endommagé le bâtiment tout neuf et même pas inauguré !

Nous allons vous faire partager plusieurs informations qu’il convient de diffuser et qui illustrent les pratiques contestables de nos élus locaux actuels.

Dans un post Facebook, l’adjointe à l’éducation Nathalie MOMEN écrit le 2 août 2025 : « après un an de chantier suivi avec soin…c’est autour de sa directrice, Jessica LABADIE et de sa toute nouvelle équipe d’entrer en action pour finaliser ce beau projet, avant son ouverture en septembre : rédaction du projet d’accueil, du règlement de fonctionnement… Choix du mobilier et aménagement des locaux, première commission d’attribution des places… » et pour illustrer son propos, l’élue publie plusieurs photos des locaux non pas vides mais chargés de mobilier ! L’élue elle-même s’était déjà chargée de la sélection du mobilier au cours de la visite d’un salon parisien destiné à la petite enfance en novembre 2024… Décidément, quand les annonces contredisent les faits !

Mais le plus incroyable arrive. Nous allons vous faire partager la véritable genèse de ce projet de microcrèche, et nous attacherons ensuite à vous expliquer comment le Maire et son adjointe à l’éducation ont décidé du recrutement des agents.

Madame Françoise IMPEDOVO qui a suivi de près l’histoire du projet est venue nous en parler.

LNM : Vous avez souhaité témoigner au sujet de l’histoire du projet de microcrèche. Pourquoi ?

« Je souhaite rétablir la vérité sur la paternité de ce projet car la méthode employée par le Maire et ses adjointes pour s’approprier le dossier et la façon de le gérer manque d’honnêteté. C’est ma fille qui en août 2019 a proposé le projet de création d’une microcrèche à Morcenx à M.Carrere qui n’était pas encore maire mais très enthousiaste à l’idée de porter ce projet dans sa future campagne électorale. Ma fille travaille alors de longs mois sur ce dossier, détaille la proposition, les besoins et le mode de fonctionnement à privilégier. Elle propose notamment l’installation de la future microcrèche sur le site de l’ancienne piscine et la création d’une association de professionnels pour la gérer et dont elle assumerait elle-même l’encadrement. Le Maire penchait davantage pour le choix d’une installation dans la maison Saint-Jours. Début 2021, M.Carrere organise une réunion de travail avec le président de la CAF, convie ma fille ainsi que plusieurs personnes à l’initiative du projet de Maison des Assistantes Maternelles. A l’été 2021, M.Carrere convoque une nouvelle réunion de travail sur le site de l’ancienne piscine, présente le projet de démolition, présente celui de création de la microcrèche. Ses adjointes annoncent que la gestion de la microcrèche serait confié à une association paramunicipale dont l’une d’entre-elle assumerait la Présidence. Aujourd’hui, il n’est plus question d’association gestionnaire mais de 4 créations de postes de fonctionnaires territoriaux à la charge de la commune…alors que le projet initial proposait une autonomie de gestion. Ma fille, toujours très impliquée, s’est alors inquiétée de la tournure que prenait les évènements ».

LNM : Que s’est-il passé ensuite pour que vous parliez aujourd’hui de spoliation par les élus du projet de votre fille ?

« De temps en temps, le Maire informait ma fille du projet de démolition de la piscine. Pendant de longs mois elle n’a aucun contact avec les élus. Lorsqu’elle obtient une information c’est toujours lorsque les décisions sont prises. Visiblement, elle n’est plus invitée aux réunions de travail alors que le projet avance avec préparation du cahier des charges, lancement d’un marché public pour la construction, etc. En novembre 2023, en partance pour l’Australie, elle reçoit un mail de la secrétaire du Maire pour participer à une réunion la semaine suivante. Ma fille indique son indisponibilité physique mais propose de participer en vidéoconférence. Elle ne recevra jamais de réponse. Elle ne recevra aucun compte rendu de cette réunion ni des suivantes. Plus personne ne la contacte. Il y a deux mois, elle envoie un mail au Maire s’inquiétant de l’état d’avancement des travaux et de la composition de l’équipe de la future microcrèche. Son mail est transféré à l’adjointe qui ose répondre laconiquement qu’elle n’a vu passer aucune candidature de ma fille au poste de directrice de la future structure. C’est hallucinant ! Ma fille doit postuler sur son propre projet… ou ce qu’il en reste puisqu’il a été largement dénaturé par les élus. Je veux témoigner pour dire que ces méthodes sont inadmissibles. Ma fille est une vraie professionnelle de la petite enfance, elle a développé des compétences dans l’exercice de son métier, elle a proposé un projet qui aurait été beaucoup moins onéreux pour les finances publiques. Elle possède la paternité sur ce projet. Son ostracisme de façon sournoise par les élus révèle une pratique que je veux dénoncer car elle résume un système que le citoyen condamne désormais en manifestant une défiance à l’égard de la classe politique. J’espère que LA NOUVELLE MORCENX sera en capacité l’année prochaine de balayer ce système et de proposer une façon plus transparente de gérer les affaires publiques ».

Ainsi donc on apprend comment une initiative privée est détournée par la municipalité mais on ne connaît pas les motivations profondes de cette captation d’idée… à moins qu’une partie de la réponse ne se trouve dans la suite de l’histoire, à savoir le recrutement des futurs agents…

(A suivre : MICROCRECHE (partie 2) : DES EMPLOIS RÉSERVÉS AUX PARENTS D’ÉLUS)