DES EXPÉRIMENTATIONS BIEN TROP GÉNÉREUSES DU DÉPARTEMENT DES LANDES

Les idées bien généreuses du Département des Landes sont surtout bien coûteuses pour le contribuable.

Ainsi le village d’Alzheimer, à Dax, présenté comme un concept innovant (ce qu’il est au demeurant ! ) est surtout une structure, ouverte en juin 2020, qui n’a toujours pas trouvé son équilibre financier. Cette « expérimentation » dont les élus locaux espèrent une prolongation, qui sera ou non décidée par l’Etat, reconnaissent qu’il manque 800.000 euros dans les caisses pour un budget fonctionnel annuel de 8 millions euros. Le Département a déjà décidé d’augmenter sa participation à hauteur de 400.000 euros, et demande à l’Etat d’en faire autant via l’Agence régionale de santé.

Ce projet devrait amener nos élus à plus de prudence dans leurs futures décisions d’investissement surtout au regard de la santé fragile des finances publiques !

Pourtant, il semblerait que cela ne freine pas les ardeurs du vice-président en charge de l’autonomie, par ailleurs Maire de Morcenx-la-Nouvelle, qui se félicite du lancement de l’appel à projet d’une résidence de tourisme « à caractère expérimental » pour les aidants-aidés, au budget faramineux de 26 millions d’euros, qui serait située sur les rives du Lac d’Arjuzanx.

Une nouvelle fois, cette structure présentée comme « un lieu de vacances et répit de haute qualité hôtelière » dont l’objectif est clairement de créer un pôle touriste de 150 lits (et non un complexe médical) n’arrive-t-elle pas dans un moment inopportun ? Car après l’investissement de base, connait-on avec certitude le coût d’exploitation annuel à la charge du contribuable ? D’ores-et-déjà, on sait que à minima ce coût envisagé et supporté conjointement par l’Etat et le Département représente 2 millions d’euros par an.

Cerise sur le gâteau, la construction du bâtiment est envisagée sur une zone humide (voir illustration). Cela ne devrait pas manquer d’interpeler les associations environnementales, et les services du contrôle de légalité de la Préfecture des Landes.

On ne peut pas dire que Morcenx-la-Nouvelle soit dépourvue de structures médico-sociales.

La commune compte la Résidence Lucie Aubrac avec 10 studios dont 1 logement d’urgence temporaire, habitat social insertion des jeunes (la durée possible d’hébergement est de 1 nuit à 2 ans), le Centre médico-psychologique adultes et enfants actuellement fermé avec 2 grands bâtiments disponibles, la Maison du CIAS dont les bureaux doivent déménager en 2026, la Résidence Castillon qui accompagne 81personnes souffrant d’un handicap mental ou troubles psychiques, la Résidence sociale Pierre Lestang, la Maison landaise de la solidarité, le SESSAD Aintzina qui propose 14 places pour des enfants et adolescents en situation de handicap. A cela on peut ajouter le projet visant à créer un nouvel établissement d’accueil de jeunes autistes (7 places) limitrophe à l’ancienne piscine.

Au total, il existe sur la commune plus de 120 offres d’hébergement destinées à une population en situation de précarité médico-sociale.

Il ne s’agit pas de remettre en cause l’aide apportée à des publics spécifiques, mais de travailler à leur intégration dans les espaces publics existants, évitant ainsi la création de structures surdimensionnées, budgétivores et « cantonnantes ».