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EXCLUSIF : NOTRE EAU DU ROBINET CONTIENT DES GERMES POLLUANTS EN TROP GRANDE QUANTITÉ

Dernière mise à jour : 15 févr.


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Le SYDEC, qui a obligation légale d’informer les abonnés sur le prix et la qualité de l’eau en leur fournissant au moins une fois l’an, avec une facture, une synthèse des résultats d’analyse (ce qui n’était pas fait jusqu’à présent), invite ses abonnés dans le dernier MAGS n° 14 de janvier 2025 à prendre connaissance des analyses d’eau disponibles sur le site de l’ARS (Agence Régionale de Santé).


Dans ce même magazine, un sous-titre ‘‘quels travaux ont été réalisés pour vous’’ ? laisse perplexe. En effet, contrairement à ce que la municipalité indique, l’installation du surpresseur n’est pas destinée à optimiser la distribution à Morcenx mais vise seulement à garantir une pression et un débit d’eau suffisant pour la commune voisine d’Onesse-Laharie. Quant aux ‘‘stations de traitement de Fer et de Manganèse’’, pour les 2 forages, aux dires d’experts, les travaux n’ont même pas débuté. On nous raconterait donc encore une fois des fadaises !? En outre, une fois ces installations mises en route, (construction l’une après l’autre), l’effet sur la qualité de l’eau ne sera effectif qu’au bout d’un voire deux ans d’utilisation, le temps que le réseau soit débarrassé de nos fameux dépôts colorés déjà présents. Pas un mot sur nos canalisations en amiante ! 700 à 800m (certes peu mais toujours trop) sont encore en service de nos jours, et il nous semble important, par principe de précaution, de les éradiquer au plus vite pour préserver la santé des abonnés concernés.


Pour revenir à la qualité de l’eau, nous avons relevé le défi chronophage de consulter les 34 relevés disponibles et mis en ligne pour les années 2023 et 2024. Si ces analyses se révèlent, dans la grande majorité, plutôt bonnes, dans la mesure où le commentaire est souvent identique, à savoir ‘‘eau d’alimentation conforme aux exigences de qualité en vigueur pour l’ensemble des paramètres mesurés’’, force est de constater que 9 d’entre-elles indiquent la présence importante de germes aérobies revivifiables, 5 d’entre-elles démontrent aussi une présence supérieure à la normale mais de façon moins caractérisée.


Quelles sont ces bactéries ?


Elles regroupent toute bactérie aérobie, levure ou moisissure, capable de former des colonies dans un milieu spécifié. Ces micro-organismes sont indicateurs de pollution. Toute augmentation soudaine du nombre obtenu peut constituer un premier avertissement d’une pollution sérieuse et appeler à des investigations immédiates. Ces bactéries ne sont toutefois pas critère de potabilité, d’où l’absence d’alerte en direction des consommateurs. Elles constituent un signal d’alerte avant apparition d’autres bactéries plus dangereuses. Certes, il n’y pas d’effet direct sur la santé, mais des désagréments organoleptiques (goût et odorat).


Ces germes non pathogènes se développent notamment lorsque l’eau stagne dans les canalisations, lorsque l’entretien du réseau de distribution est insuffisant ou plus grave, lorsqu’il y a présence de nutriments. Une valeur faible témoigne de l’efficacité des traitements et l’intégrité du système de distribution. Pour y parvenir, outre la désinfection du réseau, il convient aussi de faire circuler l’eau dans les canalisations ou de la renouveler régulièrement. C’est par exemple chose qui peut être faite au travers de purges de réseau régulières, sur le réseau lui-même ou au niveau des bouches incendies.

C’est aussi une action à mener au niveau des châteaux d’eau en les nettoyant régulièrement ou encore en limitant toute stagnation d’eau inutile. Il faut savoir que ces cuves disposent d’une réserve obligatoire et conséquente dite d’incendie en fond du réservoir, quasiment jamais renouvelée. L’exploitation correcte du réseau voudrait que ce volume d’eau soit régulièrement renouvelé. En clair, si l’entretien des châteaux d’eau était fait correctement, on n’en serait pas là.


Il faut aussi savoir que nous héritons de réseaux d’eau potable très maillés (modèle de construction des rues de Morcenx) et surdimensionnés (pour assurer la défense incendie), avec des secteurs pas assez sollicités en consommation d’eau, ce qui a pour conséquence directe, de créer des zones à fortes stagnations où se forment nos fameux dépôts colorés (mélange de fer, de manganèse et de …?). Purger régulièrement permettrait certainement de limiter leur présence, le temps que ces fameuses installations de déferrisation soient réellement en service. Mais ceci ne paraît pas être fait.


Enfin, que penser de la décision de découpler les réseaux dépendant des deux châteaux d’eau ? Ce découplage engendre forcément de nouvelles zones de stagnation donc de pollution et même un risque pour la continuité de distribution. Si l’une des 2 installations tombe en panne, c’est tout son secteur qui est privé d’eau ! Un exemple récent : le manque d’eau en centre-ville en début de semaine dernière, en début de soirée, du fait d’une intervention sur le château d’eau en centre-ville. Décidément, … !


Revenons à nos bactéries


Les analyses de Morcenx font état, très régulièrement de la présence de ces germes dans l’eau dite potableet dans des proportions hélas importantes. Une raison de la prolifération serait essentiellement due à l’insuffisance de l’effet de traitement de l’eau avec chlore.


Les bactéries d’origine environnementale sont dénombrées à 22° sur une période d’incubation de 72h, les bactéries d’origine intestinale (humaine et animale) à 36° sur une période d’incubation de 24h. Les limites autorisées étaient respectivement de 20/ml et de 2/ml (décret du 03/01/1989). Aujourd’hui, les normes se sont assouplies, on considère qu’il ne faut pas que les quantités varient d’un facteur 10 par rapport à la valeur constatée à l’analyse précédente.


Sur le réseau de Morcenx on observe que la situation ne s’améliore pas entre 2023 et 2024. Dès le 12 juillet 2023, il y a une présence de germes (160/66) qui nécessite une mention par l’ARS mais les germes étaient déjà présents le 07/03 (29/5) puis le 12/06 (4/31). Les épisodes d’infestation des bactéries reviennent à intervalle régulier : le 28/08 (149/90), le 21/09 (82/71), le 21/11 (95/88). Les deux analyses de décembre montrent une disparition quasi complète des germes. Cela ne va pas durer… Le 02/01/24, l’ARS relève un début de présence (23/20) qui ne se confirme pas en février mais recommence dès le mois de mars. Le 25/03 on atteint le record (190/34), confirmé le 16/04 (101/25). Le phénomène s’estompe une nouvelle fois et réapparait le 31/07 (43/32), le 28/08 (26/30), le 30/09 (124/88), le 28/10 (31/17) et le 12/11 (92/82).


Ce phénomène permanent de yoyo des résultats d’analyse montre une exploitation insuffisante de notre réseau. La quantité de bactérie augmentant, couplée à une désinfection pas forcément conjuguée avec des purges de réseau ciblées, expliquent en grande partie les odeurs et les goûts constatés par les abonnés.


Il ne s’agit donc pas uniquement des minéraux et métaux naturellement présents dans notre eau de forage, mais bien d’une pollution que l’on soupçonne d’origine environnementale, humaine et/ou animale.


On attend donc à minima du SYDEC, avec sa prochaine facture, qu’il nous fournisse les analyses effectuées pour évaluer la qualité de l’eau à Morcenx-la- Nouvelle, c’est-à-dire sa qualité microbiologique mais aussi, les teneurs en nitrates, résidus de pesticides, sa qualité radiologique, la présence ou non de plomb et de Chlorure de Vinyle Monomère (CVM), ainsi que le taux de polluants éternels (PFAS).


Enfin, comment expliquer un prix de l’eau non uniformisé sur la commune de Morcenx-la-Nouvelle. Ils ne sont pas les mêmes selon que les abonnés résident à Arjuzanx, Garrosse, Morcenx et Sindères. Un comble !


Pour ce faire, il faudrait d’abord que nos élus sollicitent le SYDEC à cet effet, et que tous les représentants de notre secteur auprès du SYDEC s’accordent sur un prix. Eh oui, si l’on veut un schéma directeur de l’eau cohérent à notre échelle territoriale, il faut aussi avoir une politique tarifaire cohérente !


En fait, pour conclure, LNM s’est d’ores et déjà saisi de l’ensemble des problématiques précitées, tant au plan techniques que chimiques. Qu’il s’agisse de la distribution de l’eau du robinet, de la pollution de celle-ci, ou de son prix, LNM  a déjà consulté un professionnel du sujet qui a énoncé des préconisations de manière à revenir à un débit et à un niveau de qualité acceptable pour la population. Par ailleurs, Il va de soi que la mise en oeuvre de l’uniformisation du prix de l’eau du robinet sur l’ensemble de la commune sera une priorité pour LNM.



En attendant, à défaut d’avoir une eau parfaitement limpide, ayons déjà des informations totalement transparentes, ce qui a priori ne paraît pas être le cas à la lecture du MAGS.

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