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EXCLUSIF : 65,5% DES MORCENAIS NE BOIVENT PAS L'EAU DU ROBINET

Dernière mise à jour : 17 déc. 2024


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L’eau est une ressource nécessaire à la vie. Elle est différemment répartie sur terre et y avoir accès est un privilège. A Morcenx-la-nouvelle, la régie municipale des eaux a été transférée au SYDEC à Tartas en juillet 2021. Mais qu’en est-il trois ans et demi après ce transfert de compétences ? Pour répondre à cette délicate question, un questionnaire en ligne sur Facebook a apporté des réponses sur le ressenti des citoyens face à leur consommation de l’eau dite « potable », fournie au robinet.


136 personnes ont répondu au questionnaire mis en ligne du 22/11 au 06/12 ce qui représente 15% des abonnés à notre page. A la question « buvez-vous l’eau du robinet à Morcenx ? », 65,5% des personnes ont répondu par la négative, 34,5% par l’affirmative. Cette consultation révèle une situation sans appel. La grande majorité des abonnés au réseau d’eau potable ne consomme pas le précieux liquide, et ce malgré les campagnes de communication locales ou nationales qui invitent à privilégier cet usage plutôt que celui des eaux en bouteille.


Partie N°1 : La qualité de l’eau


En 2024, le SYDEC a investi 4.460.000 euros pour financer la pose de 12 km de nouvelles canalisations entre Onesse-Laharie et Morcenx-la-Nouvelle, réhabiliter le château d’eau d’Onesse-Laharie, installer un surpresseur au niveau du château d’eau de Morcenx-la-Nouvelle, nettoyer les réseaux, et pour installer deux stations de traitement du fer et manganèse.


25% de ceux qui ont répondu au questionnaire en explicitant leur point de vue sur la qualité de l’eau, les adjectifs qualificatifs employés parlent d’eux-mêmes : problème d’odeur, la couleur rebute, saumâtre, dépôts en suspension, problème de goût, marron, imbuvable, dégueulasse, chlore, problème de canalisations, etc.

Blandine nous écrit : « En principe je bois l’eau du robinet mais ce soir je crois que je vais boire du vin du coup. A boire un truc jaune, autant que ce soit un bon cru ! »

Christelle poursuit : « Elle a un goût horrible et me donne mal au ventre. Est souvent marron. A mon grand regret pour la planète : eau en bouteille ».

Notons que 14% des buveurs d’eau au robinet nous ont précisé qu’ils filtraient le liquide avant de le consommer.


Force est de constater en effet une absence de mesure et de surveillance de la turbidité de cette eau du robinet qui présente des particules en suspension, une odeur nauséabonde, et pour certains une réelle absence de clarté. Face à cela, nombreux sont ceux qui sont obligés d’acheter de l’eau en bouteille pour leur usage quotidien, et ceci depuis des années. Même si l’on sait que dans les Landes l’eau est essentiellement ferrugineuse en raison de la présence d’une couche d’alios qui est parfois proche du sol, il n’en demeure pas moins que cela revient à multiplier par deux la facture d’eau pour beaucoup de foyers.


Les travaux réalisés par le SYDEC ont donc principalement profité à Onesse-Laharie, ce qui est déjà bien, mais pas à Morcenx-la-nouvelle et à ses 4 communes rattachées telles Morcenx-Bourg, Sindères, Garosse et Arjuzanx.


Face à ce constat, nous avons également noté de la part du SYDEC une absence de notification aux abonnés des paramètres biologiques, hydromorphologiques et chimiques, et physico-chimiques des données de cette eau. Leur rapport d’activité 2023 renvoi simplement vers le site de l’agence régionale de santé (ARS).

Or, l’arrêté du 10 juillet 1996 relatif aux factures de distribution de l’eau et de collecte de traitement des eaux usées, dans son article 8, précise que « les éléments essentiels de la note de synthèse annuelle ou de la synthèse commentée de la qualité de l’eau établie par l’agence régionale de santé, - en application des articles D.1321-103 et D.1321-104 du code de la santé publique -, doivent être portés à la connaissance de l’abonné, une fois par an, à l’occasion d’une facturation ».


Mais, depuis le transfert de la régie en juillet 2021, aucune information sur la qualité de l’eau du robinet n’a été transmise aux abonnés du SYDEC par celui-ci.


Nous pouvons aussi nous interroger sur la présence des polluants éternels que sont les PFAS, ou celle des perturbateurs endocriniens issus de médicaments retrouvés dans l’eau, ou de polluants liés à l’agriculture et à la culture du maïs notamment (engrais et désherbants), et leurs conséquences sur la santé.


C’est étonnant, pour le SYDEC, l’eau est toujours uniformément et globalement potable. Or, pour nombre de communes françaises qui ont fait procéder à des analyses biologiques, ce n’est pas le cas. La mairie, débarrassée de ce problème, ne s’en inquiète pas.


En résumé, non seulement la pratique du SYDEC de ne pas communiquer d’informations annuelles sur la qualité de l’eau est anormale, mais l’absence de certitude sur la qualité de l’eau est coûteuse pour les abonnés qui  (à défaut) achètent des bouteilles, et en plus elle est irresponsable au plan de la santé publique.


(A suivre partie n°2 : le prix de l’eau)

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