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N°86 : YGOS SAINT-SATURNIN, ENTRE LÉGENDES ET MIRACLES

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Ygos Saint-Saturnin constitue l’une des six communes du périmètre du Pays morcenais. Avec ses 1.344 habitants (chiffre INSEE 2022) elle est, après Morcenx la ville-centre, la seconde commune la plus peuplée de la communauté des communes.

Géographiquement, elle appartient à la couronne montoise et constitue une porte d’entrée de l’espace morcenais qui réalise lui-même le lien avec le littoral.

L’économie locale est basée sur l’agriculture et l’exploitation de la forêt.


Des preuves de l'existence humaine datant de la protohistoire ont été retrouvées sur la commune : pour le Chalcolithique (Age du Cuivre) un dépôt de haches de cuivre près de la fontaine St Cla (elles sont aujourd’hui exposées à Saint-Germain en Laye), pour le Bronze Final et le 1er Age du Fer, des tombes plates et des habitats, identifiés par des objets spécifiques (jarre, vases carénés, gobelet).

C’est surtout l’époque gallo-romaine qui caractérise l’histoire locale autour des mottes fortifiées du Castets, du Tuc d’Auros, où selon la légende, le fameux « La Hire » aurait anéantit une troupe d’Anglais. Deux moulins hydrauliques, propriété des Comtes de Poudenx jusqu’au 18ème siècle étaient signalés dès 1651 : les "Molles de Lassus et de Brusty (ou Broustic) ».

Parmi les personnalités locales, on peut citer : Amanieu de Bezaudun, seigneur-cavier d’Arosse en 1361 et les Montholieu de Carritz qui possèdent la seigneurie de Manos en 1444.


L’origine du nom proviendrait de l’ancienne graphie Igots, Igos en provenance du gascon goè (source, bassin). Quant à Saint-Saturnin ou « Sanctus Saturninus de Biveste », disparu au début du 19ème siècle, cette paroisse était distincte au sud-est d’Ygos au Moyen-âge, située dans le quartier de Lauray. Le Liber rubeus, cartulaire de la Cathédrale de Dax, indique la présence de cette paroisse au 12ème siècle.


An centre d’Ygos, vous pouvez visiter l’église Saint-Pierre qui conserve un chevet roman, un chemin de croix d’inspiration Renaissance et un maître-autel dessiné par un moine de l’abbaye de Belloc.


Au nord du village se visitent deux sites : le Tuc d’Auros et le quartier de la Capère.


Prenons la direction de Luglon (D327) et Garein. Philippe Guillaume raconte : « A une centaine de mètres avant le carrefour qui mène à Luglon par le quartier de la Chapelle, on remarque à gauche, tout près d'un petit pont, un monticule (un « tuc » en gascon) de quelques mètres de haut et 135 mètres de circonférence à la base : c'est le tuc d’Auros, siège d'un ouvrage défensif avec une tour centrale (une motte féodale), était alors occupé par des « routiers » anglais vivant de « rapines » et qui ramenaient là les butins récoltés au cours de leurs fructueuses « expéditions » dans la région. De là serait née la légende d'immenses trésors cachés dans le « château de l'Or »…La légende se renforce avec l'épisode de La Hire, « notre » Étienne de Vignolles (né à Préchacq vers 1390), le compagnon de Jeanne d'Arc à Orléans (1429). Accompagné de sa « bande », dite des « Écorcheurs » (en fait, ils n'« écorchaient » personne mais dépouillaient leurs victimes de tout, richesses et habits), il livra une furieuse bataille contre les occupants anglais du tuc et comme les mercenaires gascons engagés par les Anglais eurent la bonne idée de se rallier à lui, ceux-ci, cernés dans leur donjon, firent sonner à toute volée les cloches de la chapelle au point que tout s'effondra sur eux… On n'en prit aucun vivant mais la légende affirma longtemps qu'au centre du donjon, il y avait un trou où l'« on entendait les Anglais chanter les cantiques ».


Toujours en direction de Luglon, chercher le panneau qui indique la direction de la Houn de St Cla. On y découvre la Capère, anciennement Notre Dame d’Arosse, décorée de remarquables peintures murales et doté d’un porche en bois. La chapelle est proche des sources guérisseuses de St Cla, réputée pour les infirmes, boiteux et rhumatisants. Le dicton local disait : « Lous maus cougnats que s’en ira bagna lou cap à la houn de Sen Cla » (les mals cognés - difformes - s'en iront baigner leur tête à la fontaine saint Clair).

On y a retrouvé des haches de l'Age de cuivre (-3000, -4000 avant notre ère) qui tend à faire penser que cette source était vénérée depuis des temps très anciens. Autrefois le 8 septembre, jour de la nativité de Notre Dame, de nombreux croyants allaient en procession de la chapelle à la source pour soulager leurs maux. Un lavoir et les 3 sources d’eau souffrée jaune apparaissent au bout d'un chemin bien entretenu. La première (à droite) soigne les maux de tête, la seconde (au milieu) les maladies des yeux, les rhumatismes et la sciatique et la troisième (à gauche) les retards enfantins. On y baignait les petits de treize à quatorze mois, qui étaient en retard de marche puis ils devaient marcher par neuf fois sur l'autel de la chapelle. L'eau donne la vie, la pierre de l'autel transmet symboliquement la force qui permettra à l'enfant de rester debout.

Toutes les trois se déversent au Tuc d'Auros.

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