N°84 : LA CROIX DE MISSION SUR NOS PORTES

C’est l’automne, les moissons sont quasiment finies dans les Landes, les grues cendrées sont là, qui amènent sous leurs ailes grises l’hiver.

L’almanach du Landais nous explique :

« Pourtant, si on regarde les champs avec attention, on peut voir que la modernisation de l’agriculture n’a pas encore totalement fait disparaître l’outillage agricole traditionnel. Avec quelque chance, on arrive encore à voir un cultivateur bêchant ou piochant son champ, sa vigne ou taillant ses arbres.

L’industrialisation, la production l’outrance, le toujours plus ont, par contre, occulté presque toutes les traditions populaires rurales.

Les diverses activités, labours, semailles, moissons, vendanges ont de tout temps fait l’objet de rites, magiques à l’origine, purement symboliques par la suite. Tous sont pratiquement abandonnés aujourd’hui.                  

Le repas traditionnel, qui porte de si jolis noms suivant les régions, regroupant tous les moissonneurs, était autrefois précédé d’une cérémonie où le plus courageux accrochait sur le porche d’entrée ou sur la porte de la grange une croix faite des plus beaux épis. Dans certaines régions elle pouvait être en bois, datée de l’année, et plus ou moins importante suivant la qualité de la moisson. Elle remplissait le rôle de registre et d’ex-voto à la fois.

Ces croix prenait des formes différentes suivant les terroirs : croix Saint-André, en forme de X dont les branches, d’égale longueur,  se coupent en leur milieu; croix solaire, le culte du soleil, prédominant pendant toute la préhistoire et même au delà, ayant laissé des traces dans les motifs décoratifs ruraux; croix trinitaire stèle sculptée en sa partie supérieure de trois croix formant le calvaire, la croix centrale étant la plus élevée.

Les moissons, dont le blé allait donner la farine, qui elle donnerait le pain, étaient d’une importance capitale. la fin de celles-ci méritait  un remerciement au ciel qui avait permis une manne plus ou moins conséquente. »

Personnellement, je confectionne tous les ans en juin une croix, de taille moyenne, en forme de crucifix, pour la fête de la Saint-Jean, avec de l’Achillée Millefeuille cueillie dans les champs. Cette plante qui se tresse très bien permet de faire de belles croix blanches qui, posées à l’entrée de votre demeure, seront le symbole de la pureté qui y règne. La croix de la Saint-Jean protégera votre logis tout en indiquant qu’une famille chrétienne dort sous ce toit. Elle vous portera bonheur, protégera vos récoltes et votre bétail, et protègera  une année durant toute la famille des maladies et autres fléaux.

Traditionnellement, les croix sont composées de fleurs naturelles avec l’Achillée Millefeuille, appréciée pour ses vertus médicinales, du seigle, du fenouil et du millepertuis.

N’hésitez pas à en confectionner une pour l’entrée de votre demeure.