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N°83 : FAITS DIVERS JUGÉS À ARJUZANX AU 18IÈME SIÈCLE

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En 1912, l’Abbé Césaire Daugé, curé de Beylongue raconte trois faits d’hiver jugés à Arjuzanx, cour de la baronnie de Brassenx pour lesquels la condamnation est prononcée avec rigueur.


Le voleur de Noël


Un jour de Noël à Ousse, Jean Sentut, voleur de profession dérobe « une grande jarre pleine de vin ». Il n’est pas à son premier larcin, il avait déjà volé « des vergettes et plusieurs cordes d’oignons », trois ruches à Arengosse, un vol de fil « avec quantité de viande de mouton ou de brebis » mais il avait également été surpris « vaguer dans les champs où il remplissait des sacs d’épis de froment, de seigle et de panis ».

Devant le juge, le voleur reconnut avoir subtiliser un chapon gras et une chaudière.

La sentence fut terrible. Le condamné doit recevoir six coups de verge sur la place le jour de foire. Il sera par ailleurs « flétri du fer chaud marqué de la lettre V sur lespaulle droite, le tout pas l’exécuteur de la haute justice, ce fait avons banni le dit Sentus pendant dix ans de la présente juridiction. » Le procureur avait requis une année de galères mais le tribunal se contenta du bannissement.


L’assassin de la Saint-Pierre


« Un assassinat fut commis à Morcenx, le soir de la Saint-Pierre (de juin) 1771, dans l’auberge Bonnat. Jean Dabrin, dit Calotte, 28 ans, et Joseph Labat, chevrier de Rion, son beau-frère, assomèrent Jean Brousse, benoit de Garrosse, à coup de bâton dont un lui fracassé la partie supérieure du front.

Arrêté à Dax, Dabrin, l’auteur principal du crime, fut condamné à être pendu et étranglé sur la place publique d’Arjuzanx, chef-lieu de la juridiction de Brassenx en laquelle avait été perpétré l’assassinat. « Son corps y demeurera vingt-quatre heures, et ensuite (sera) porté aux fourches patibulaires. » Sous l’Ancien régime, les pendaisons ont lieu à la potence tandis que le corps du condamné est ensuite conduit et exposé aux fourches patibulaires, assumant une fonction dissuasive. Les fourches patibulaires étaient un gibet constitué de deux piliers ou plus, en pierre ou en bois, sur lesquelles reposaient une ou plusieurs traverses de bois horizontales. Le chevrier de Rion, simple complice, fut simplement pendu en effigie. Cette expression juridique signifie qu’on remplace le corps par une effigie ou une représentation graphique pour exécuter la peine « par contumace ».


Pour quelques pintes de vin…


Nous sommes le 4 février 1746. La veille au soir, Jean Dubalen chirurgien à Rion est assassiné, son corps retrouvé par son épouse Catherine Lalanne. Le soir, tandis qu’il se retirait à cheval de la foire qui se tenait dans la paroisse d’Ousse, il fut attaqué sur le chemin de Villenave par un homme qui « darda plusieurs coups de couteau dans le bas ventre du chirurgien qui tomba et mourut quelques heures après. Non content de cela, le Rionnais malintentionné s’acharna sur le cheval d’une valeur de 15 pistoles et lui coupa une oreille ». Ainsi témoigna la veuve « mère et administrasse pitoyable de ses enfants ». En réalité, on apprit que Dubalen et son agresseur s’étaient pris de querelle « à l’occasion de quelque pinte de vin ». Girons Badet, témoin de la scène tenta en vain de séparer les combattants tandis qu’il revenait lui aussi d’Ousse en compagnie de sa femme « qu’il portait en croupe ». L’histoire raconte que le meurtrier réussi à s’enfuir. Il faut condamné par contumace à être pendu et étranglé jusqu’à ce que mort s’ensuive sur la place publique de Villenave. Cette sentence sera « exécutée par effigie ou tableau attaché à la potence par l’exécuteur de la haute justice ».

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