N°59 : DEUX MORCENAISES AU DESTIN EXCEPTIONNEL : CORA ET MARIE LAPARCERIE
- La Nouvelle Morcenx
- 1 juin
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PARTIE 2 : MARIE, UNE JOURNALISTE ET ÉCRIVAINE LIBRE
Marie publie un premier roman en 1908 « La comédie douloureuse » jugé sulfureux voire « dangereux et réservé aux grandes personnes ». En 1915, elle publie un essai « Comment trouver un mari après guerre » dont le titre résume à lui seul le contenu. En 1918, elle publie « Un inconnu passa » aux éditions Flammarion. L’année suivante c’est « La fête est finie ». En 1922, son nouveau roman en deux tomes « Les amants de Rosine femme honnête » provoque un scandale littéraire « un livre qui fait le procès du mariage… ». La même année elle publie « Au jeu cruel de l’amour ». deux ans plus tard c’est le titre « Femmes d’aujourd’hui » qui revendique l’union libre. En 1925 elle publie un roman freudien : « Pourquoi j’ai tué ». Viendront ensuite plusieurs autres titres : « Ginette femme fatale » en 1928, « Amour égale Désir » en 1929. Avec « Isabelle et Béatrix, roman du 3ème sexe » publié en 1930, Marie explique que l’attirance pour une personne du même sexe serait innée. Enfin, elle publie « Le sexe fort » en 1931.
Revenons à 1924. Cette année-là, elle épouse en seconde noce André Nonette (elle a 46 ans, lui 32). Ils reçoivent chaque semaine le gotha des lettres et des arts dans un bel appartement.
Toujours passionnée de journalisme et de lutte féministe, Marie crée « La Tribune Libre » et s’en explique dans L’Ame gauloise du 22 juin 1925 : « En créant la Tribune Libre, j’ai le désir de permettre à toutes les aspirations féminines, connues ou inconnues, de se manifester. Sans couleur politique ni féminisme outrancier, sans distinction de parti ou de religion… dans des débats contradictoires où le public, dont nous n’excluons pas les hommes, donnera son avis. Il faut que cette tribune libre devienne un centre d’activité et d’intelligence. J’en ai conçu le projet dans un élan de joie. Ce groupement s’imposait à une époque où une formidable mouvement se dessine en faveur de la femme ».
Ce journal sera un support essentiel aux conférences et débats organisés par Marie en abordant de nombreux sujets sociétaux : divorce, droit de vote, natalité, travail let garde des enfants, femme au foyer, la paix, la guerre…
Cet investissement lui vaudra d’être distinguée « Chevalier de la Légion d’honneur » en 1939.
En 1944, avec le décès accidentel de son fils Jean à l’âge de 36 ans, Marie fait face à une situation éprouvante. Elle reporte toute son affection sur sa petite-fille.
Fatiguée, percluse de rhumatismes et malgré un diabète jugulé, Marie s’éteint le 31 janvier 1959 à l’hôpital de Saint-Cloud. Elle est inhumée au cimetière de Boulogne-Billancourt.
Grâce à une production intellectuelle foisonnante et précieuse pour la liberté des femmes, Marie Laparcerie a réussi le tour de force d’imposer sa personnalité et ses idées alors que les projecteurs étaient plutôt tournés vers sa soeur Cora. Elle fut un précurseur dans la lutte pour l’égalité homme-femme. Morcenx peut être fier d’avoir généré un tel talent avant-gardiste.
A suivre…
PARTIE 3 : CORA, GRANDE TRAGÉDIENNE DE THEATRE




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